La vitamine B9 ou acide folique (également appelé folates) est essentielle au renouvellement cellulaire ainsi qu’au développement du fœtus en cas de grossesse. Découvrez le rôle de cette vitamine, ses apports nutritionnels recommandés, les risques de carences ou de surdosage ainsi que ses applications médicales.La vitamine B9 ou acide folique compte parmi les vitamines hydrosolubles (solubles dans l’eau). Elle est aussi dénommée : « folates », ce terme rappelant que la vitamine B9 est abondante dans les légumes verts à feuilles (épinards, salades…).
ROLE DE LA VITAMINE B9
La vitamine B9 intervient dans le métabolisme des acides aminés (constituants des protéines), et la production d’ADN (qui détient les informations génétiques). Elle est donc particulièrement importante pour les cellules à renouvellement rapide : globules rouges, globules blancs (impliquées dans les défenses immunitaires), cellules intestinales, cellules de la peau…En association avec la vitamine B12, elle permet de diminuer le taux sanguin d’homocystéine, un composé dont l’excès est considéré comme favorisant les maladies cardiovasculaires.Elle participe au bon fonctionnement du système nerveux et à la production de certains neuromédiateurs.Chez la femme, les besoins sont accrus au cours des grossesses, du fait de l’expansion des tissus maternels (sang, utérus…). Elle est indispensable, durant la 4e semaine de vie fœtale, à la fermeture du tube neural, c’est-à-dire à la bonne formation du système nerveux du fœtus.
SOURCES DE VITAMINE B9
Les aliments les plus riches en vitamine B9 sont les foies d’animaux, les fruits secs à coque (noisette, noix, amande…), les légumes de couleur verte (épinards, salades, oseille…), certains fromages, la châtaigne, le melon et les œufs. Les autres fruits et légumes en apportent en moindre proportion.Beaucoup de céréales de petit-déjeuner sont enrichies en vitamines du groupe B, dont la B9. La levure de bière peut compléter les apports.
EN PRÉVISION D’UNE GROSSESSE
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (’Anses) recommande un supplément de 400 mg d’acide folique au moins 2 mois avant la conception, en prévention d’une carence aux conséquences graves sur le fœtus.
CORRECTION DE LA CARENCE EN VITAMINE B9
En cas de carence avérée, l’acide folique est prescrit à forte dose de façon à corriger les symptômes, par exemple 5 mg par jour chez un patient alcoolique4. Chez les personnes ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique (contre l’obésité), la carence en vitamine B9 est observée dans 20 % des cas un an après l’intervention. En prévention, un complexe multivitaminé, à prendre tous les jours, est prescrit par le chirurgien ou le médecin traitant.
MAINTIEN DES FACULTÉS INTELLECTUELLES CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES
Certaines études d’observation ont trouvé un lien entre taux sanguin de folates bas et moindres performances intellectuelles, voire risque accru de maladie d’Alzheimer ou de démence. Pourtant, l’analyse de plusieurs études d’intervention ne permet pas de conclure à l’intérêt d’une supplémentation en acide folique – seul ou associé à de la vitamine B6 et/ou de la vitamine B12 – pour améliorer les performances cognitives (mémoire, concentration…). Dans un essai mené aux Etats-Unis, une supplémentation en vitamines B6, B9 et B12 pendant 18 mois, n’a pas permis de freiner le déclin cognitif chez des patients souffrant déjà de la maladie d’Alzheimer.
PRÉVENTION CARDIOVASCULAIRE
Le déficit en vitamines B9 et B12 a pour conséquence une augmentation du taux sanguin de l’homocystéine, un composé dont l’excès est associé à une augmentation du risque cardiovasculaire. Dans plusieurs études d’intervention, des chercheurs ont montré qu’une supplémentation en vitamines B9 et B12 (parfois aussi en vitamine B6) à long terme (par exemple pendant 7 ans) permet de réduire le taux d’homocystéine, mais paradoxalement ne diminue pas le nombre d’évènements cardio-vasculaires9. Une analyse publiée en 2012, qui a réexaminé 19 études d’intervention sur un total de 47 921 participants, conclut que la supplémentation en vitamines B6, B9 et B12, ne diminue ni le risque cardio-vasculaire, ni la survenue d’infarctus du myocarde, ni les maladies des coronaires (artères du cœur), ni la mortalité cardio-vasculaire, mais réduit néanmoins le risque d’accident vasculaire cérébral de 12 %. Le rôle de la vitamine B9 ne peut pas être totalement précisé, puisque cette dernière est systématiquement associée aux vitamines B6 et B12.
PRÉVENTION DES CANCERS
Plusieurs études d’observation ont trouvé une relation inverse entre apport en vitamine B9 et risque de divers cancers, notamment du côlon, du poumon, du pancréas, de l’estomac et du sein. Par exemple, une grosse étude menée aux Etats-Unis sur 525 000 participants âgés de 50 à 71 ans, a observé une réduction de 30 % du risque de cancer du côlon chez ceux dont les apports en vitamine B9 étaient au moins de 900 mg par jour, comparés à ceux qui en ingéraient moins de 200 mg. Des études d’intervention se sont intéressées à l’impact d’une supplémentation en vitamine B9 sur la survenue des cancers. Dans certaines études, la supplémentation n’a eu aucune incidence. Dans d’autres études, la supplémentation a paradoxalement augmenté le risque de certains cancers. Des recherches complémentaires sont donc nécessaires pour mieux connaître les liens entre vitamine B9 et cancers. En l’état actuel des connaissances – et après avoir réexaminé 13 essais regroupant 50 000 individus -, les chercheurs pensent que la vitamine B9, à dose nutritionnelle, prévient la formation de cellules anormales chez les individus sains. En revanche, a fortiori à forte dose correspondant à une supplémentation, elle semble favoriser la prolifération des cellules cancéreuses lorsque de premières cellules anormales sont déjà présentes.
LES RISQUES DE CARENCE EN VITAMINE B9
Une déficience ou une carence peut intervenir lorsque les apports sont insuffisants (alimentation déséquilibrée, trop pauvre en fruits et légumes), en cas de mauvaise assimilation (éventuellement liée à une maladie digestive) ou lorsque les besoins sont accrus, par exemple chez la femme tout au long de la grossesse. Les personnes âgées présentent fréquemment une déficience en vitamine B9. La carence est très fréquente chez les personnes alcooliques chroniques. Elle se traduit par une anémie macrocytaire (des globules rouges trop gros), des troubles digestifs (nausées, vomissements…), une atteinte des muqueuses (par exemple, une inflammation des gencives), des troubles neurologiques.Chez la femme enceinte, la carence est plus fréquente en cas de multiparité (avoir déjà au moins un enfant) ou de gémellarité (attendre des jumeaux). Elle a des conséquences très graves sur le fœtus : une anomalie de la formation du système nerveux (appelée spina bifida), un retard de croissance du bébé, un risque d’accouchement prématuré.
LES RISQUES D’EXCÈS EN VITAMINE B9
Consommée à fortes doses, la vitamine B9 peut induire des troubles neurologiques. Les experts ont fixé une dose limite de sécurité à 1 000 mg (1 mg) par jour. Le cas échéant, la prise d’une dose supérieure doit être effectuée sous contrôle médical.
INTERACTIONS
La prise régulière de contraceptifs oraux semble affecter le taux sanguin en vitamine B9.La methotrexate, prescrite dans le traitement de certains cancers, de la polyarthrite rhumatoïde ou du psoriasis, est un antagoniste de l’acide folique (annule ses effets). Une supplémentation de 5 mg de vitamine B9 par semaine, est d’ailleurs recommandée pour limiter les effets secondaires (symptômes digestifs, stomatite…).La supplémentation en vitamine B9 est contre-indiquée en cas de traitement au phénobarbital, à la primidone, à la phénytoïne ou à la fosphénytoïne, des médicaments antiépileptiques qui sont très rapidement dégradés par l’acide folique.
A SAVOIR
Compte-tenu des besoins importants occasionnés par la grossesse, les experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), recommandent la prise d’un supplément médicamenteux de 400 µg de vitamine B9, au moins deux mois avant la conception et durant le premier mois de grossesse.La vitamine B9 est sensible à l’oxydation à l’air, à la lumière et la chaleur. Puisqu’elle est hydrosoluble, elle s’échappe dans les eaux de cuisson. Pour la préserver au mieux, il est important de conserver les aliments au frais et à l’abri de la lumière, de les cuire juste le temps nécessaire, de préférence à la vapeur et d’éviter de les réchauffer à plusieurs reprises.
SOURCES :
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B. Campillo. Les problèmes nutritionnels chez l’alcoolique chronique. CND. 2000 ; 35 (2) : 93-98.
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http://www.doctissimo.fr/principe-actif-6977-METHOTREXATE.htm
Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Thésaurus des interactions médicamenteuses. Août 2016. http://www.doctissimo.fr/ A très bientôt,Thierry KlethiLa santé en mangeant
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