DÉFINITION DE PERFORATION
C’est la formation d’un trou dans un organe creux (ex : l’intestin).Elle est :
- soit d’origine interne (ulcère, produits caustiques, certaines d’origines infectieuses).
- soit d’origine externe (traumatisme par balle, arme blanche, écrasement).
CE QU’IL SE PASSE
Au niveau des organes
C’est dans l’estomac ou le duodénum (partie de l’intestin faisant immédiatement suite à l’estomac) que la perforation est la plus classiquement rencontrée. Elle est due à l’ulcère gastroduodénal.Pour le reste, on entre dans des cas rares, si ce n’est exceptionnels que ce soit pour :
- L’œsophage : par ingestion d’un objet tranchant, d’un produit caustique, exceptionnellement au cours d’une fibroscopie.
- De l’intestin : complication de certaines maladies infectieuses (comme la typhoïde), de la diverticulose.
- Du côlon : complication d’une maladie de Crohn, d’une rectocolite hémorragique, exceptionnellement au cours d’une coloscopie.
- Du rectum : perforations rares et particulières au cours de manœuvres sexuelles faisant appel à des objets les plus divers.
Au niveau des risques
On a huit heures en moyenne pour intervenir et sauver la personne sans séquelles. Effectivement, une fois l’organe perforé, il s’ensuit une fuite du liquide qu’il contient dans le milieu environnant (cage thoracique pour l’œsophage et l’abdomen pour les autres) et une infection très grave des tissus qui les enveloppent (la médiastinite dans la cage thoracique, et la péritonite dans la cavité abdominale).Les symptômes sont tellement parlants que ce délai est généralement respecté grâce à l’appel immédiat d’une antenne de réanimation (Samu ou Pompiers).LES SIGNES D’APPEL
En général ils sont très spectaculaires et bruyants, mais parfois plus silencieux, du moins au début :
- La douleur : toujours extrêmement brutale, en coup de poignard, intense, au niveau du thorax (œsophage), sous le sternum (duodénum), dans l’abdomen (intestins et côlon), dans le pelvis (rectum).
- Malaise avec teint pâle et terreux, sueurs, vertiges.
- Gêne respiratoire (pour l’œsophage).
- Vomissements avec ou non du sang (œsophage, estomac et duodénum).
- Saignement par l’anus (côlon et rectum).
LES BONS GESTES
- Appeler immédiatement le Samu (le 15) ou les Pompiers (le 18).
- Calmer l’entourage.
- Mettre le patient en position latérale de sécurité (en PLS, c’est à dire allongé sur un coté une jambe au sol étendue et l’autre carrément fléchie sur la première, les bras en avant du corps. Cette précaution évite que les vomissements fassent fausse route dans les bronches.
- Ne lui donner ni à boire ni à manger.
À L’HÔPITAL
La confirmation diagnostique est faite par :
- La radio des poumons pour l’œsophage et la radio de l’abdomen pour les intestins. Toutes deux montrent la présence d’air entre les poumons pour la première et sous le diaphragme pour la seconde.
- Le transit gastro-duodénal pour l’intestin grêle a été remplacé le plus souvent par le scanner, qui va détecter, plus ou moins facilement, de petites poches d’air témoins du passage de l’air à travers la perforation.
Le traitement
- Sera fait à chaud dans l’urgence :
- Aspiration digestive essentiellement pour l’œsophage et le duodénum pour stopper tout écoulement.
- Mise sousperfusion pour éviter ou stopper une chute de tension et une décompensation cardiaque.
- Traitement chirurgical de la perforation (suture).
- Lavage des cavités.
- Pose d’un drain (tuyau à la peau) pour évacuation durant les 2 ou 3 jours qui suivent les écoulements liquidiens persistants.
Les suites
Bonnes lorsque la perforation est prise tôt. Beaucoup plus incertaines avec des risques de séquelles (brides inflammatoires sur les intestins avec risque d’occlusion intestinale un jour ou l’autre) lorsque la perforation est prise tard.SOURCE :
