DÉFINITION DE INFLAMMATION
L’inflammation est une réaction normale de l’organisme à une agression quelle qu’en soit l’origine.
NORMALE ?
Cela peut paraître paradoxal, mais l’inflammation est bénéfique. Pourtant : ça fait mal, ça chauffe localement, la région enflammée devient toute rouge et elle gonfle. Rougeur, chaleur, gonflement et douleur, quatre signes qui signent l’inflammation et qui sont perçus comme néfastes. La preuve c’est qu’on lutte contre l’inflammation par des anti-inflammatoires ! En fait il faut bien comprendre la finalité des choses : au départ il y a bien une agression (réelle ou ressentie comme telle par l’organisme) et nous ne faisons que nous défendre.
L’inflammation est donc une réaction :
- Soit à une infection par un microbe.
- Soit à une agression extérieure (brûlure, blessure, coup, traumatisme, irritation locale).
- Soit au mauvais fonctionnement d’un constituant normal du corps (par exemple une tendinite qui est l’inflammation d’un tendon qui travaille de façon excessive).
- Soit à une erreur de l’organisme qui prend ses propres constituants pour un agresseur (maladies auto-immunes).
COMMENT ÇA SE PASSE ?
Au départ le tissu victime de l’agression réagit en faisant libérer par des cellules en patrouille des substances qui déclenchent la réaction inflammatoire. Ces cellules présentes dans tous les tissus sont les mastocytes. Ils vont déverser localement de l’histamine et de la sérotonine. Ces deux substances ont pour effet de stimuler tous les capillaires sanguins de la région et de faire en sorte qu’ils se dilatent. La région devient rouge et chaude. Ce signal d’ouverture des pores des vaisseaux fait arriver en masse les cellules de défenses du sang : les lymphocytes et les polynucléaires. Les polynucléaires, c’est artillerie lourde et les lymphocytes ce sont les archivistes de toutes les batailles qui ont pu se dérouler auparavant. Ce sont eux les vrais stratéges, car ils possèdent la mémoire immunitaire, celle qui permet de connaître la carte d’identité des agresseurs , ce qu’on appelle les motifs antigéniques . Tout ce monde fait beaucoup de remue-ménage et prend de la place. Résultat : la peau gonfle et comprime les nerfs de la région qui alertent le cerveau : la douleur est là ! L’inflammation a joué son rôle. Deux phénomènes vont alors venir en superposition : les mécanismes de défense et l’immunité. L’absence de l’un ou de l’autre fait que le vombat est perdu d’avance : pas de stratège, pas de vixtoire, pas d’artillerie pas de défence !
ERREURS ET EXCÈS
- Parfois, l’intensité de la réaction inflammatoire est telle, que le gonflement et la douleur deviennent insupportables. C’est pour cela que le médecin utilise des anti-inflammatoires dont le rôle est de limiter la violence de la réaction inflammatoire. Mais il prend des précautions. C’est pourquoi si la cause de cette inflammation est une infection par un microbe, il accompagnera son traitement anti-inflammatoire d’un antibiotique (s’il s’ait d’une bactérie) ou d’un antifongique (s’il s’agit d’un champignon) ou encore dans certains cas limités d’un anti-viral (s’il s’agit d’un virus). En effet sans cela l’anti-inflammatoire aurait pour effet de limiter l’arrivée des cellules de défenses et donc de faciliter la progression des microbes.
- Autre exemple d’excès: les réactions inflammatoires sans infection. Pas d’agresseurs au sens propre mais une agression au sens large: par exemple une articulation qui travaille mal, va finir par s’irriter localement. L’organisme va alors déclencher la réaction inflammatoire qui joue un rôle de clignotant pour signifier à l’articulation de cesser son activité. A bien y réfléchir, c’est une bonne chose, car sans cela, l’articulation continuerait à travailler de travers ce qui aboutirait à des destructions irréversibles. L’inflammation est donc garante du bon fonctionnement local grâce à ses cellules qui patrouillent inlassablement dans les tissus.
Il peut aussi arriver que l’organisme se trompe en déclarant ennemi ce qui est en fait un constituant normal de l’organisme. C’est le problème des maladies auto-immunes. Elles constituent une véritable erreur de mémoire des lymphocytes et de tout le système immunitaire qui va développer des anticorps anti-articulation ou anti-poumon, etc.